La France insoumise est régulièrement attaquée par les libéraux sur les questions économiques. Il paraitrait que nous provoquerions la chute des entreprises et que nous entrainerions le pays à la faillite économique. Il ne manque plus que les chars vénézuéliens et le tour d’horizon de la caricature permanente aura été fait. Alors en effet, l’arrivée au pouvoir de la France insoumise (le plus rapidement possible je l’espère) amènera certains à cracher « un pognon de dingue » au bassinet.
Lorsque nous disons dans le programme l’Avenir en Commun que nous voulons :
– Récupérer les 41 milliards d’euros annuels du pacte de responsabilité et du crédit d’impôt compétitivité (soit 2% du PIB chaque année, 200 milliards d’euros sur un quinquennat) transformés depuis en baisse de cotisations, pour financer la transition énergétique, les activités socialement utiles
– Remettre à plat l’ensemble des aides publiques et exonérations d’impôts ou de cotisation accordés aux entreprises, évaluer leur efficacité, et revenir sur les aides anti-sociales et anti-écologiques
Il est clair que certains risquent de l’avoir mauvaise. Pas les salariés, mais les actionnaires. En effet, il n’est pas question de taper dans la poche de l’investissement ou dans la poche des salaires, mais bien de mettre au pas les actionnaires. « A 60 milliards d’euros (en 2019), les liquidités restituées aux actionnaires du CAC 40 dépassent le niveau record de 2007. Elles ont augmenté de 12 % par rapport à l’année dernière ». Clairement, avec l’arrivée de la France insoumise aux responsabilités, il s’agira de mettre au pas la finance et d’opérer un changement radical dans le partage de la richesse produite.
La question de la production de richesses doit immanquablement poser la question de l’impératif écologique. Là encore, avec un plan de relance de 100 milliards d’euros dans la transition écologique, les TPE et les PME, véritable tissu économique et pourvoyeur d’emplois en France, joueront un rôle majeur dans la mise en place de la planification écologique. Les PME, faute d’être soutenues par les banques, la finance et les gouvernements ont dans ce contexte, toutes les difficultés à penser l’avenir et à se projeter, en termes de trésorerie d’une part, mais en termes de production écologiquement et socialement responsables. Puisque la France insoumise souhaite mettre en place un haut-commissariat au Plan, l’état prendra toute sa part afin d’aider les TPE et les PME à se projeter dans la mutation nécessaire répondant à l’impératif écologique. Le programme l’Avenir en Commun fait des propositions sur ces questions :
– Créer un pôle public bancaire notamment par la socialisation de banques généralistes, en vue de financer les entreprises et de mener une politique du crédit sur critères sociaux et écologiques
– Accorder une licence bancaire à la Banque publique d’investissement dans son ensemble (groupe BPI France) pour lui permettre de se financer auprès de la Banque centrale
– Financer l’escompte des PME à taux zéro par le pôle financier public
– Réserver l’avantage fiscal de l’assurance-vie aux fonds investis en France
– Encadrer la sous-traitance et étendre la responsabilité juridique, sociale et écologique des donneurs d’ordre
– Créer un fonds de solidarité interentreprises financé grâce à un barème progressif pour mutualiser la contribution sociale entre petites et grandes entreprises
Il serait temps que les grandes entreprises cessent de se cacher derrière les difficultés des TPE et des PME et assument un rôle de solidarité envers elles. Or, les relations entre grandes entreprises et PME sont souvent de l’ordre du rapport de force. De fait, c’est le moins-disant généralisé et les TPE et PME se retrouvent finalement plus avec un pistolet sur la tempe qu’autre chose. Ajoutons également que l’état sera responsable de la bonne coopération entre grandes entreprises et TPE et PME dans certains secteurs clés. Puisque nous considérons que des pans entiers de notre économie sont stratégiques, ils devront revenir en giron public (santé, télécommunications, énergie notamment).
Des solutions sont également à trouver dans économie Sociale et Solidaire. L’état doit jouer aussi ce rôle de facilitateur de reprises d’entreprises par leurs salariés sur le mode de coopératives. Nous proposons par exemple de :
– Reconnaître un droit de préemption aux salariés pour former une coopérative en cas de fermeture ou de vente de leur entreprise
– Généraliser l’économie sociale et solidaire, garantir son accès au financement et aux marchés publics
Dans nos entourages, on constate de plus en plus que les salariés des grandes boîtes perdent pied car le travail qu’ils effectuent se trouvent être, de leur point de vue, dénué de sens. L’époque dans laquelle nous vivons amène de plus en plus de personnes à développer leurs propres petites structures coopératives. La quête de sens permet donc de développer des TPE et des PME qui pourront être un tissu économique important dans un futur proche. Ne ratons pas la marche de la mutation écologique de la France. Il reste au mieux une décennie pour limiter la catastrophe écologique…