La crise du Coronavirus nous frappe de plein fouet depuis 5 mois. Après le désastre sanitaire que nous avons connu du fait des 40 dernières années de réformes de l’hôpital public, voilà que l’économie est touchée en son cœur. On apprend que la France voit son PIB reculer de 13.8% au deuxième trimestre 2020. A la crise économique va fatalement s’ajouter la crise sociale. Les augmentations des faillites d’entreprises, ainsi que le développement d’un chômage de masse galopant, vont encore s’aggraver. Mais la réponse du gouvernement Macron est toujours la même : demander aux salariés de toujours travailler plus, sans être mieux payés, tout en gavant les grosses multinationales de subventions publiques sans contreparties. La recette est usée jusqu’à la corde. Mais pas pour les premiers de cordées évidemment.
En effet, le nombre de millionnaires a plus progressé en France qu’ailleurs dans le monde. Et même dans ce contexte favorable aux premiers de cordée, il est hors de question pour Bruno Le Maire et Emmanuel Macron de revenir sur la suppression de l’ISF : pure démagogie, disent-il. Le message est bien reçu, merci pour les premiers de corvée, ces 9,8 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté en France avant l’arrivée du CoVid-19. Il est évident qu’avec les chiffres du chômage qui vont exploser à la rentrée, le taux de pauvreté va dangereusement croître en France. Le remaniement était censé traduire dans les faits le fait qu’à partir de maintenant, tout devait changer. Et finalement, Castex et son gouvernement auront vite rassuré les premiers de cordée. En annonçant repousser la mise en place de la réforme des retraites, il confirme néanmoins que rien ne changera et qu’elle serait quand même mise en place. Quelle indignité ! Alors que l’immense majorité des François ne souhaitent pas cette réforme scandaleuse.
Chacun a déjà fait ses petits calculs : avec la réforme par points, nous travaillerons plus longtemps et nous toucherons des pensions beaucoup plus faibles. La part fixe de 14% du PIB devant aller aux financements montrent bien que, lors d’une crise telle que celle du CoVid-19, les retraités seront violemment frappés au niveau de leurs pensions.
La logique économique voudrait que nous prenions en compte notre dynamique démographique. Alors que notre pays est relativement jeune et accueille chaque année 700 000 à 900 000 personnes supplémentaires sur le marché du travail, la logique économique et sociale voudrait qu’on leur permette d’y rentrer. Or, lorsque l’on part à plus de 63 ans en retraite, il devient logique de penser que les places ne sont pas laissées par nos séniors à la jeunesse de notre pays. Avec ce paradoxe que le chômage des séniors est énorme. Qu’ils puissent partir en retraite avec un niveau de pension décent au lieu de vouloir absolument les maintenir en emploi/chômage. Cette politique aggrave et détériore les comptes sociaux de notre pays. Libérer de la place pour les jeunes permet d’élargir aussi l’assiette de cotisations finançant ainsi notre système social. Système social que nous devons chérir comme la prunelle de nos yeux. La France insoumise dans son programme l’Avenir en Commun, propose d’étendre les congés payés à 6 semaines. Cela permettrait de recruter d’avantage personnes sur ces temps salariés reposés cumulés.
Mais il est aussi nécessaire de faire appliquer la loi. La durée légale du temps de travail est de 35h. Appliquons-les. Les français, déjà les salariés parmi les plus productifs au monde, travaillent en moyenne 36.3 heures par semaine (en Allemagne, les salariés sont à 34.8h/semaine et les Pays-Bas, ces radins frugaux, à 29.3…).
Ne nous contentons pas d’appliquer les 35 heures hebdomadaires. Allons vers les 32 heures. Le sens de l’histoire est la réduction et le partage du temps de travail. Nous savons par expérience que nous pourrons avoir plus de personnes en emploi en réduisant et en partageant. Plus de personnes en emploi, et ce sont autant de recettes, de cotisations, de réinjection dans l’économie réelle. En somme, c’est la seule solution viable pour mettre nos comptes en vert. Et dans ce contexte, développer l’emploi socialement et écologiquement responsable, c’est l’assurance de faire passer la France dans une transition écologique sérieuse permettant de répondre aux enjeux de notre temps : lutte contre la misère et la précarité et lutte contre le réchauffement et la crise climatiques.
Puisqu’il semblerait que chacun veuille mettre sa part à l’édifice pour tourner la page de Macron, voilà que peut mettre, est c’est non-exhaustif, l’Avenir en Commun, dans le débat politique français.