L’eau : enjeu central de la France insoumise

La France insoumise a fini de tenir son assemblée représentative. Parmi les nouveautés validées par le vote des insoumis.es sur la plateforme, on notera la création d’une fondation « La Boétie ». À terme, la constitution d’une telle organisation a pour vocation de faire perdurer ses principes au-delà de l’actualité immédiate. À plus brève échéance, il s’agit d’un outil de la bataille idéologique. L’Agora, lieu de débats est également constitué. Du côté programmatique, l’Avenir en Commun comme programme permettant de répondre aux crises écologiques, sociales et démocratique, mais aussi de préparer le temps long est réaffirmé. Mais c’est un pan particulier du programme que je souhaite mettre en avant.

Jean-Luc Mélenchon présente la résolution sur l’eau

  La France insoumise et Jean-Luc Mélenchon ont fait une proposition de résolution au sujet de l’eau, ce bien commun de l’humanité. Outre le fait de renforcer la lutte des insoumis.es sur le territoire métropolitain et ultra-marin, elle permet d’affirmer haut et fort que l’eau sera un enjeu crucial dans les mois et les années à venir. Jean-Luc Mélenchon en a fait la démonstration en présentant la résolution durant l’assemblée représentative. Des éléments y sont affirmés avec force :

  • l’accès à l’eau et à son assainissement est le défi de notre siècle
  • l’eau et son assainissement est un droit inaliénable
  • l’eau et son assainissement est un bien commun
  • la qualité de l’eau est essentielle
  • l’eau n’appartient à personne, elle est l’affaire de tous

La résolution se conclue par ces mots forts : « L’eau est le grand défi commun de l’Humanité. Pour les insoumis.es, elle est à la fois le symbole et le cœur de son combat pour la République écologique et sociale. L’Assemblée Représentative du mouvement insoumis fait de la lutte pour l’eau l’emblème de son engagement pour la sauvegarde de la biosphère indispensable à toute forme de vie. ».

Naturellement, la thématique de l’eau sera très ancrée lors de nos AMFiS 2020 de cet été. Le programme a partiellement été dévoilé et nous trouvons un parcours spécifique sur cette ressource :

Parcours n°9 : Eau bien en commun

  • Géopolitique de l’eau à l’heure du Covid-19 et des conflits régionaux
  • Concilier eau, biodiversité et industrie ?
  • La sécheresse : une menace grandissante avec le changement climatique

Comme militant pour l’eau bien commun, c’est avec une grande satisfaction que je vois l’avancée de cette thématique. Elle devient centrale pour la France insoumise et sera là n’en pas douter un thème fort des prochaines mois et années. Les discours politiques se verdissent à en avoir le tournis. Mais l’eau est un enjeu extrêmement important car elle résume finalement les points essentiels sur lesquels nous devons nous affirmer. Elle est une sorte d’illustrations de la raison d’être du programme l’Avenir en Commun. En effet, je disais plus haut que les questions démocratiques, sociales et écologiques sont le cœur du programme l’AEC.

L’eau est un enjeu démocratique car les insoumis affirment que l’eau, bien commun, ne doit pas être gérée par des multinationales faisant d’immenses bénéfices et vendant l’eau à des tarifs inadmissibles. Le retour en régie publique, si elle coupe le lien entre la ressource et les multinationales ne règle pas pour autant la question démocratique. Une gestion publique où seuls les élus sont décisionnaires ne permet pas d’avoir un mode de gestion satisfaisant. Il est nécessaire que les élus, les associations de préservation de l’environnement, les syndicats d’employés de la régie et les citoyens participent de façon démocratique à la gestion de cette ressource, bien commun de l’humanité.

L’eau est également un enjeu social car selon le mode de gestion, nous pouvons garantir les premiers mètres cubes nécessaires à la vie humaine gratuitement. Mais c’est aussi l’interdiction des coupures d’eau, et la mise en place de la tarification à l’usage. Chacun comprendra que l’eau ne doit pas avoir le même prix si on la boit, si on se lave ou si on fait la vaisselle, que si on s’en sert pour nettoyer sa voiture ou remplir sa piscine. En somme, plus on consomme, plus on paie. Alors que de nos jours, plus on consomme, moins on paie.

Enfin, l’eau est un enjeu écologique. Si 70% du globe est recouvert d’eau, seuls 2.5% est potable. La préservation de cette ressource, en luttant contre le réchauffement climatique, en arrêtant, d’artificialiser et d’imperméabiliser les sols, de poursuivre l’agriculture intensive gourmande en ressource en la faisant bifurquer vers une agriculture paysanne et respectueuse, est absolument essentielle.

Vous l’aurez compris, LFI fait le choix d’orienter son discours sur cette thématique, car dans la lutte pour préserver les biens communs, lutter contre la finance et répondre aux urgences sociales, c’est évidemment l’illustration de la mise en place de radicalités concrètes. La réappropriation de nos services publics est en enjeu immense dans la période que nous allons traverser. Ce ne sera pas le secteur privé qui fera primer l’intérêt général lorsque que le plus dur des crises que nous allons traverser va nous frapper. Nous avons besoin de services publics forts et d’un état stratège. Par l’enjeu de l’eau, je pense que c’est ce que la France insoumise souhaite démontrer.

4 réponses sur “L’eau : enjeu central de la France insoumise”

  1. C est vraiment bien de faire de l eau un thème central .ça me rappelle le travail sur l EAU, fait avec des élèves de BEP en lycée professionnel il y a au moins 15 ans.
    Vosgenre d origine , je suis sensible au problème des agriculteurs de Vit tel et Contrexeville , qui n ont même plus le droit d avoir un e citerne de eau venant d une source près de leurs champs ils doivent la payer et cher, puisque maitenant une multinationale s en est emparée.
    Faudra t il que ce soit la 6 ieme République qui remette de l ordre dans ce désastre?

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